jeudi 29 mars 2007

mardi 20 mars 2007

La Cigale 2


La tête enfoncée dans les épaules,
un silence pour compagnie,
La Cigale se mit en marche
pour trouver un abri
de fortune
avant de finir
en statue de glace
et devenir
un martyre éphémère
au coeur de Nature.
Elle se mit à imaginer un éventuel "spectacteur" qui la trouverait sur son chemin et contemplerait ce spectacle si affreux. Quelle position devrait-elle prendre pour ne pas choquer d'éventuelles âmes sensibles ou trop jeunes. Devrait-elle se recroqueviller dans la position du foetus pour souligner le retour de tout être vivant dans la matrice originelle, ou bien rester debout dans une attitude de révolte avec, par exemple, un poing levé vers le ciel et les cheveux au vent ?
- "Oui des cheveux longs et légers...
comme la continuité de mon indépendance
et d'un pied de nez aux lourdeurs
d'une nature trop rigide..."
Ce serait bien ...!"
Cette idée lui donna un léger sourire, avec des accents d'une certaine jovialité, toujours aussi présente en son for intérieur.
Comme une bouée de sauvetage au milieu d'un naufrage
dans les eaux de la fatalité
ou une source d'eau fraîche,
dans les déserts de l'incompréhension...
Le côté aux intonations surréalistes et symboliques de ses pensées lui redoubla cette vague de fraîcheur venue d'un optimisme inné. Ce qui l'amena à une franche rigolade en revisitant ses idées quelque peu loufoques.
Ou peut-être pas...
Néanmoins, son rire emplit son espace environnant et donna à la nature un air joyeux.
- "Je serai une authentique statue vivante" improvisa-t-elle "heu non... une nature morte... ou un symbole vivant..."
Elle se mit à virevolter et à faire danser ses mains dans le vide, leur donnant la forme de quelques vagues.
-"Ah..." souffla-t-elle "Il faut que je garde ces idées pour plus tard" et elle s'arrêta de valser pour se figer en béatitude tout en contemplation devant l'univers heureux.
Elle ne put s'empêcher de frissonner en ressentant une brise glaciale lui chatouiller les os. Ce qui la sortit d'une relative torpeur introspective pour regarder le vol plané d'une énorme page de livre venir se poser à ses pieds. Elle se baissa pour la ramasser, ce qui lui arracha un petit cri pour cause articulaire, et contempla cet oiseau bien étrange. Le vent reprit de son ouvrage pour faire battre à nouveau les ailes de cet oiseau improvisé et le fit virevolter autour de se tête, pour se poser presque délicatement sur les épaules de La Cigale. Elle prit cet oiseau farceur à deux mains et y lu le titre et l'auteur : "Le Contrat Social de Jean-Jacques ROUSSEAU". Elle haussa les épaules et profita de cette aubaine pour s'envelopper avec la page pour se réchauffer et s'abriter un peu du vent.
-"Je n'ai peut-être pas tant de malchance que ça !" se consola-t-elle en improvisant un col monté autour de son cou avec son manteau de fortune.
"Le Contrat..." lui revint en écho sur le champ de ses pensées.
Après une larme de silence dans son chant mental, elle se remit à parler/chanter à voix haute.
- "Un contrat social entre tous les habitants de notre planète. Qu'ils soient cigales ou fourmis, mouches ou roseaux, chênes ou ânes, chiens ou mygales, voilà ce qu'il nous faut. Un contrat qui indique nos droits et nos devoirs..." sa voix se fit en crescendo "... et qui éliminerrait toutes les injustices de ce monde entre les plus faibles et les plus forts". Sa voix s'emporta dans un chant aux teintes métalleuses et sauvages, tout en restant chargée d'espoir.
-"Un contrat qui définira le bon sens et la valeur du travail de l'esprit et de celui du ventre pour que quiconque sache ce qu'il apporte à la société et que les fourmis sachent enfin ce que c'est que le travail des fabricants de rêves et des affres de la création."
Tout en marchant à contre vent, elle trébucha sur un pavé, en pleine nature, caché sous la neige. Elle se prit d'un accès de rage contre ce fauteur de troubles aux aguets des pauvres pieds innocents, pour le pulvériser de toute sa voix. Elle fit appel à tous les cris de la nature qui implorent le secours devant les plus grands dangers, pour les muer en haches de haine pour détruire cet intrus dans sa réflexion purement humaniste.
Mais elle fut stoppée net dans son élan en voyant qu'en fait de pavé, ce n'était qu'un livre.
Son escalade de violence tomba aux oubliettes en un rien, laissant notre Cigale guerrière haletante devant ce coupable, somme toute, innocent.
-"Eh bé, qu'est-ce que tu fais là mon pauvre vieux ?" demanda-t-elle au livre, "toi aussi on t'a abandonné ?"
Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que c'était justement le livre auquel une page fut arrachée et qui vint lui servir de manteau improvisé. Le Contrat Social. Le livre en son entier, plus le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.
-"Quelle joie !" s'écria-t-elle "... et quel malheur de te trouver ainsi sur mon chemin."
Sa fougue passée, elle eut le temps de constater tout en feuilletant les pages humides de son trésor, que sa montée d'adrénaline et de colère lui avait apporté un certain gain d'énergie et de courage. Elle sentit ce fluide se dissoudre de l'intérieur dans tous ses membres réfrigérés. Elle continua à parcourir les pages au hasard et lu par ci par là quelques bribes de phrases :
Si c'était ici le lieu d'entrer en détails, j'expliquerais facilement comment l'inégalité de crédit et d'autorité devient inévitable entre les particuliers sitô que réunis en une même société ils sont forcés de se comparer entre eux et de tenir compte des différences qu'ils trouvent dans l'usage continuel qu'ils ont à faire les uns des autres.

-"Inévitable" s'écria-t-elle, et ce mot se mit à lui marteler l'esprit. Elle se mit à tourner les pages quelque peu nerveusement et à lire de-ci de-là des phrases au hasard, espérant trouver un bon filon qui lui parle directement. Des mots des sous-titres se détachèrent de cet amas ; Politique, République, Droit naturel, Souveraineté. Elle soupira en relevant la tête et s'exclama presque à contre coeur.
-"Je suis bien loin de mes gammes et de mes études. J'étais si bien si seul dans mon élément. J'ai l'impression d'avoir besoin de toute une vie pour assimiler tout ce qui est écrit là dedans. Il y a des phrases que je ne comprends qu'à moitié et d'autres pas du tout et..." frissonnant à nouveau "...ça ne va pas me donner à manger dans l'immédiat, là, tout de suite." Un désespoir la prit au ventre qui lui arracha un long gémissement aigu aux allures de castra. Un blues lui emplit l'esprit, transformant son râle aigu en pentatoniques aux accents électriques.
Elle s'aperçut du fond des ses tempêtes de l'esprit qu'un journal entier se débattait aux vents, accroché aux branches d'un peuplier comme un étendard faisant fit du vent.
Elle se démêla un peu pour décrocher ce curieux drapeau.
-"Mais c'est pas possible !" dit-elle en secouant un peu le journal, "...ils vont polluer toute la forêt avec leurs journaux !?" Elle regarda le nom du journal en haut de page : "RESISTANCES Le Journal du refus de la misère", et en plus petit : n°3 - Journal gratuit édité par ATD Quart monde 17 octobre 2006 . Ne peut être vendu. Et en gros titre :"CONTRE L'EXCLUSION - JUSTICE ET FRATERNITE". Elle lut le tout début :
Jérome a connu la faim, les logements insalubres, les menaces de placement de ses enfants. Aujourd'hui, il soutient des familles pour leur permettre d'accéder au logement. En lisant ce passage, son sang ne fit qu'un tour.
-"Que vont devenir mes enfants ? Mes petits cigaloux et ma Dame Cigale ?" Ils commencent à peine à frétiller leurs chansonnettes que leur avenir est déja compromis." Une larme pointa son nez dans le creux de l'oeil pour se voir aussitôt refoulée.
-"Bon !... Reprenons nos esprits... Ce n'est pas le moment de flancher." Une petite citation en milieu de page accrocha son ragard :
LA RESISTANCE NAIT DE L'INACCEPTABLE et puis, juste à côté dans la continuité du texte :
... refuser la misère et établir une société des droits de l'homme reste un projet urgent et moderne.
Une question en apparence hors sujet surgit comme ça, comme venant de nulle part.
-"Octobre 2006 ? Encore ces indications étranges..." Pourtant je connais les chiffres. Donc je peux conclure que 2006 se trouve après 1668. Mais Octobre ça représente quoi ? Si seulement je pouvais avoir un dictionnaire à portée de main !"
Elle haussa les épaules, prit les deux livres, les fourra dans son baluchon et se fit un chapeau avec le journal en faisant deux petits trous pour laisser passer ses antennes.
-"Je verrai ça plus tard.", puis elle reprit son chemin en méditant à nouveau et de ce silence lui arriva une évidence:
-"Cette nouille prétentieuse n'a eu aucune pitié envers moi !" En disant ça, elle se souvint d'un passage du Discours :
-"En effet , qu'est-ce que la générosité, la clémence, l'humanité, sinon la pitié appliquée aux faibles, aux coupables ou à l'espèce en général ? La bienveillance et l'amitié même sont des productions d'une pitié constante, fixée sur un objet particulier, car désirer que quelqu'un ne souffre point, qu'est-ce autre chose que désirer qu'il soit heureux ?"
-"Quand je pense que je n'ai jamais voulu que l'on ai pitié de moi." Et elle se mit à jazzer un refrain :
Les mots des maux
Les maux des mots
Des mots démodés

mercredi 14 mars 2007




Qu'adviendrait-il si, un jour, la science, le sens du beau et celui du bien se fondaient en un concert harmonieux ? Qu'arriverait-il si cette synthèse devenant un merveilleux instrument de travail, une nouvelle algèbre, une chimie spirituelle qui permettrait de combiner, par exemple, des lois astronomiques avec une phrase de Bach et un verset de la Bible, pour en déduire de nouvelles notions qui serviraient à leur tour de tremplin à d'autres opérations de l'esprit ? (H. Hess)

Mother Gaïa


Photorécit1. La Terre, Jal.wp3
envoyé par jalobservateur


Atomik ant
envoyé par tklm

GISTI - Des papiers pour circuler...

GISTI - Des papiers pour circuler...

mardi 13 mars 2007

vendredi 9 mars 2007

La cigale.... et après... 1


La mort dans l'âme, la cigale s'en fût entre les morsures de la faim et de l'hiver. Elle sentit tout ses membres s'engourdir petit à petit sous le poids de sa défaite et de son dernier espoir, coulé par l'avidité et l'égoïsme de sa voisine, la fourmi. Elle entonna une réflexion lugubre et chargée de désespoir en contemplant son compagnon de tous les jours, son violon. Elle lui demanda de lui pardonner sa faiblesse et de ne plus être à la hauteur d'une telle amitié si exigeante. Les violons ont besoin d'affection mais aussi de travail et de rigueur. Ils ne vous sont fidèles que si vous leur consacrez du temps et votre âme. Bref ! Si vous faiblissez un beau jour, ils vous méprisent de fausses notes et de timbres grinçants, et au mieux ou au pire c'est selon, à entendre. Elle se mit soudain à sangloter dans son esprit froissé. L'ombre d'un cauchemar lui fit entrevoir un destin tragique, avec, il faut le dire, sa part d'ironie; Les violons tout comme les fourmis... se ressemblent; Si vous devenez malade ou fatigué, indigent ou mal lunés, ils vous assènent de leur logique froide et raide en pleine tête, comme un chêne qui se moquerait du roseau, et se font passer pour les détenteurs d'une sagesse sans failles, avec des allures de stoïcisme devant l'abominable. En contemplant le paysage enneigé autour d'elle, avec se qui lui restait d'un oeil de poète, elle eut comme une illumination fugace, comme un flash dans vos rétines. Elle se sentit tout comprendre et tout accepter; Que la nature elle même ne se revêt pas toujours des douces prairies verdoyantes et fleuries et de ses promesses de paradis. L'hiver étant nécessaire à l'équilibre de la vie , elle, cigale, n'est que la goutte d'eau dans un monde en constante métamorphose. La lumière du jour déclina depuis l'horizon, se répendant sur le manteau blanc de la terre; La végétation pris des reflets jusque là encore inconnus. Les ombres sous la lumière déclinante prennent de l'importance et sont prêtes à engloutir tout autre couleur que les leurs. Les formes se déforment et vous percutent dans les profondeurs de l'esprit; un rocher deviens un cauchemar, une feuille un trou noir rectangulaire ou oblong sur l'infini. Un vide se forma dans la musique de son âme et de là surgit un cri; "Pourquoi ?"s'entendit-elle crier dans sa tête et dans ses chairs; "Pourquoi ?" Comme un son sans début ni sans fin. Accaparant tout l'espace de l'harmonie environnante. "Suis-je donc maudite ? L'amour et l'alegresse n'étaient-ils que des leurres pour soulager les prétendus détenteurs de la réalité ?! N'y a t-il donc pas un dieu des cigales ?" Cette réflexion la jeta sur un rire auto-dérisoire à cheval entre le lugubre et la sagesse foudroyante. "Mais dieu ne s'occupe pas que des cigales", s'entendit-elle rajouter bien malgré elle. Dans ce soubresaut de l'âme, entraînant La Cigale dans une caricature d'elle même et longeant les murs bien peu épais entre la raison et la folie, elle trébucha sur une pierre cachée par la neige et s'affala bien sur le duvet mortel de l'hiver et se fracassa le nez dans un ruisseau glacé par le temps. D'un oeil hagard, elle se mit à se relever et à regarder autour d'elle les arbres lui sourire d'une expression moqueuse et indocile. L'un d'eux prit la forme d'un violon et se mit à lui dire; "Je te l'avais bien dit, le temps de tes beaux jours. Fais de la musique qui plaise aux hautes sphères de la société et pour ceux qui donnent de l'argent pour ça. Des mélodies façiles et déja connus. Plus simples à retenir et à évoquer des souvenirs. Même chez les fourmis." La Cigale regarda cette apparition de deux gros yeux humides et hébétés; "Mais", répondit-elle en staccato, "Je... voulais... t'honnorer dans ta complexité. Rechercher la perfexion de l'improvisation pure si semblable à la nature, qui bien qu'elle semble se répeter, ne refait jamais deux feuilles d'arbre se ressembler" . "Tu y avais pourtant pensé" lui rétorqua le violon aux allures de fantôme, "n'oublie pas que je sais tout de toi...". "Mais ... tu... n'es pas..." La Cigale s'arrêta brusquement dans sa réponse pour voir la tête du violon prendre le forme de sa voisine La Fourmi. Elle secoua ses antennes et se frottât les yeux et se mit à crier contre cette chimère. "Tu n'es pas réel. Tu n'es que le fruit de mon imagination déclinante par la faim et le froid. Je te tuerai et t'enfermerai dans ton étui jusqu'à ce que tu me supplies de t'ouvrir". Étourdie par ses propres raisonnements, La Cigale se laissa aller au sol pour reprendre ses esprits. Elle trouva curieux de ne plus sentir les brûlures du froid quelques instants et contempla les millions de flocons en forme d'étoiles effaçant peu à peu les dernières traces de pas sur le manteau neigeux. Le vent glacial lui chanta ses mélodies légères et tranchantes de la justice de mère nature, dans un tourbillon auréolé de quelques feuilles mortes. Dans ce petit groupe aux allures joyeuses d'un vol de fées sur les vagues du vent, la page d'un vieux livre se détacha de cet escadron et vint assommer La Cigale de pleine face, en prenant les contours de son visage. Elle se débattit contre ce masque et tout à son oeuvre, elle en aperçut le titre: La cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine . "Ça alors" se dit elle en oubliant quelque peu la tyrannie du froid. " Quel coïncidence...". Elle regarda de plus près cet étrange papier et y vit en petits caractères en bas de page: Édition de 1668 . "Tiens" continua t-elle éberluée à méditer, "je ne connaissais pas cet éditeur. Quel drôle d'idée de prendre un chiffre pour nom, et puis; qui est se La Fontaine ?!...". Elle flotta quelques instants dans ses pensées entre ciel et terre, oubliant tout à fait l'opéra tragique de l'hiver. Vous pouvez oublier le froid, mais lui, ne vous oublie pas. Et c'est d'un frisson de tout son corps et âme qu'elle revint à la réalité. Elle ressentit les morsures du froid doublées d'intensité comme des millions de fourmis vous pénétrant par les pores de la peau et qui s'exciteraient avec je ne sais quelle odeur alléchante. Elle entendit à nouveau le chant de son ventre lui criant famine et tous ses muscles se plaindre de telles conditions. Une chanson d'espoir lui surgit du fin fond de son être, apportant une sorte de réconfort subliminal à tous ses membres endoloris. "Résiste..." lui disait cette voix; "résiste et marche..." et elle s'atténua dans un écho caverneux au son de "arche... arche...". "Mon archet !" s'écria La Cigale; "j'ai oublié mon archet à côté de chez La Fourmi.... Comment vais je pouvoir jouer? Et c'est l'heure de mes gammes !" s'entendit elle dire légèrement hors d'à-propos. "Cela fait des jours et des jours que je ne peux plus correctement faire mes saintes gammes quotidiennes depuis que j'ai mes doigts completement gelés. Comment vais-je pouvoir bien jouer à présent", continua t-elle à parler/chanter gravement en secouant du doigt vers un interlocuteur imaginaire, comme prenant tout son environnement à témoin. "Mais... cela n'a aucun sens.Je suis en train de mourir et je ne pense qu'a mes exercices""C'est vraix que je ne suis pas entièrement accordé aux réalités de se monde". Elle posa a nouveau un oeil sur la vieille page illustré restée dans sa main; "Je crois rêver " se mit elle en réflexion andante, puis elle se mit à lire : La cigale ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue, quand la bise fut ...>> elle leva la tête aux cieux et interrogea l'univers d'un profond soupir; "Est-ce que les dieux se jouent de moi? Je... ne..." Mais la page lui fut arraché des mains par une bourrasque de vent siffleur. Elle essaya de la rattraper, mais en vain et elle ne put que voir s'éloigner cette voyageuse, tourbillonnant au gré des vents et d'un sifflement capricioso.

vendredi 2 mars 2007

Le voyage... prélude à La Cigale







Qui suis-je ? Voilà le début de mon voyage, destination : la connaissance de soi et du monde qui m'entoure. Ce train là peut partir n'importe quand, n'importe où, il suffit de le vouloir. C'est un train multidimensionnel, il peut voyager où l'esprit le porte et l'emmène, car entre soi et le monde, l'imaginaire et la réalité, ce train navigue en quête d'équilibre et... de découvertes. Ce train ancré dans le présent, peut briser les rails du temps et fuir vers le passé ou l'avenir, il peut les conjuguer à toutes les sauces, tournant inlassablement autour de l'axe du réel, s'il ne veut pas perdre les pédales et dans son paroxysme schizophrénique, sortir de notre dimension. La réalité nous aspire malgré nos peurs, nos savoirs approximatifs, nos connaissances temporaires, nos préjugés prétentieux, névrosés, apeurés ou que sais-je encore. Ce train peut partir indéfiniment de la même station tout en partant de n'importe où, ou bien faire le tour du monde sans jamais bouger d'un pouce. Il est difficile de le suivre si l'on ne connaît pas ses objectifs profonds, et comme lui-même, en tant que train doué d'intelligence, de raison et de foi n'est pas pleinement conscient de ce qui l'anime et de ses objectifs ultimes... L'univers est un jeu. Un jeu sérieux car il peut faire très mal. Un jeu merveilleux car sa magie est partout. Pourquoi toutes ces histoires de train ? Je me présente : c'est le début de mon voyage et mes amis me nomment Titi, je suis à cheval entre un artiste et un vagabond, un créateur ou un survivant. J'aime aussi bien ce monde que je le déteste. Là où l'artiste veut gagner sa vie de son art et du travail qu'il fournit échangeant son aliment de l'esprit contre celui du ventre, le mendiant ne réclame que son droit d'exister; "donnez-moi un sou pour vivre madame, je suis un être qui ne demande qu'à exister et les coups du sort m'ont amené à faire le choix entre voler ou... demander. "Je suis ma propre oeuvre d'art et je vends de mon humilité et mon rapport au monde." aimerais-je dire aux passants sur les trottoirs, si seulement ils m'en donnaient la chance et la possibilité. Ou peut être n'est-ce qu'une question de temps... Soyez néanmoins sûr d'une chose. Je n'suis pas réel. Ma consistance se dissout dans mes pensées ou mes bons vouloirs. Je suis constamment tiraillé entre toutes mes réalités mentales et vous même, ne savez pas qui je suis. La preuve, pour vous nobles passants, mais également chers amis, je n'suis pas réellement défini dans vos étiquetages du monde. pour un tel je suis un voyou, pour un autre un artiste, un musicien, un jongleur, pour une autre je peux être un troubadour, un sdf, un philosophe ou un fou, un illuminé ou un extraterrestre, ou tout simplement un profiteur de la société... Les Autres ne peuvent me saisir pleinement, ce qui me laisse méditatif sur ma capacité à vous percevoir tel que vous êtes, chacun d'entre vous séparés de la masse. Mais à ce propos, quel visage donneriez vous à notre masse humaine ? Comment l'habilleriez vous etc, etc...? Enfin bref.... la seule réalité que je peux exprimer est encore plus mince que celle que je perçois. Mais... mais... ne faut-t-il pas s'exercer pour ce quoi l'on est doué, comme un devoir envers la magie de notre existence ?! Je vous préviens, si l'on me demande si je suis fou, je vous l'affirme aussitôt, avec un sourire de malice et d'incertitude, de prétention amoureuse des paradoxes et d'intelligence inavouée. Alors, qui suis-je ? Je ne le sais toujours pas, et c'est bien la raison de mon voyage. Je suis ainsi comme tout le monde, unique en son genre et mes raisons me sont propres et en constantes mutations, la douleur est ma compagne de voyage, bien trop imposante pour que je puisse l'oublier. ... Je viens de comprendre l'une de mes destinations: LE BONHEUR .... Origine ? La souffrance... Destination ? L'épanouissement de mon être heureux. Y a t-il un terminus? Je suis voyageur dans l'infini, et c'est encore une question à laquelle je ne peux y répondre. ----------------------------.Mon train arrive en gare, il me faut changer de ... voi( ).