mardi 14 octobre 2008

Réel vs Imaginaire ?




Qu'est ce que la réalité... ?
Voilà une question bien ardue à répondre si l'on veut explorer le sujet en profondeur et prendre en compte diverses disciplines ( à défaut de les prendre toutes) sur le sujet. Je peux commencer par donner ma première définition qui me saute à l'esprit comme une évidence:
La réalité, c'est ce qui existe...
Ceci dit, en formulant cette phrase et en essayant de voir jusqu' où sa logique reste exacte, le doute vient aussitôt s'installer dans mon esprit... car si j'utilise cette simple vérité, alors une foule de possibilités s'ouvrent à moi sans aucune volonté de ménagement de mes certitudes. Car alors tout devient possible; Ce que je regarde à la télé est réel car effectivement cela fait du bruit, il y a des images faites par des gens qui existent eux aussi. Wall.e c'est une suite de dessins et d'images de synthèse qui se succèdent devant nos rétines éblouies devant l'émotion que cela nous provoque. Spiderman, qu'il soit en film, en dessin animé ou bien en bande dessinée, c'est un personnage qui évolue comme une araignée et décide de devenir un justicier étant donné ses super pouvoirs, et tout ceci, véhiculé grâce aux scénarios sortis de l'imaginaire de ses créateurs jusqu'à la palette énorme des techniques audiovisuelles pour que le personnage prenne consistance devant nos sens qui ne peuvent rester indifférents à ce qui leur arrive. Je peux même du coup faire un petit vol au dessus des jeux vidéo et de leur réalité virtuelle...
Voila qu'une nouvelle notion s'impose d'elle même; la réalité virtuelle...
Il n'y aurait apparemment pas qu'une seule réalité mais bien plusieurs ( déjà au moins deux...) et si je récapitule un peu mon introduction quelque peu timide, la notion de réalité psychologique semble être une bonne explication à l'engouement de mes sens face à toutes ces stimulations externes qui arrivent sous diverses formes. Sous quel emballage cela m'importe peu ( audiovisuel, jeux vidéos, livres, journaux...) disons que le dénominateur commun est "l'histoire" qui m'est contée, et que mon cerveau prend en considération et tente de donner du sens à toute ses avalanches d'informations pour y trouver une certaine utilité pratique: telle histoire est faite pour me divertir, telle autre pour réfléchir, celle-ci pour apprendre des faits, celle là pour réveiller mon âme romantique et j'en passe. L'histoire la plus farfelue et impossible à nos yeux peut au-moins faire partie des histoires impossibles, comme si le non-sens (ou ce qui est impossible) permet d'éclairer ce qui a réellement du sens (ou ce qui est possible).
Je me retrouve ainsi donc non pas avec une réalité, mais plusieurs...
Réalité, réalité virtuelle, réalité psychologique...
Ma toute première définition de réalité; "la réalité, c'est ce qui existe", se trouve paraître insuffisante pour servir de repère fiable à une réflexion sans aucun contre sens. En effet, si ce qui n'existe pas vraiment (réalité virtuelle, etc...) existe, alors ma simple phrase se retrouve dénuée de sens et ma très chère réalité semble s'étioler dans les tréfonds de la psychologie jusqu'à butter sur la question tôt ou tard inévitable... suis-je réel...?
Mon esprit revient immanquablement vers du concret pour ne pas se perdre en considérations abstraites et multidimensionnelles. Impossible de "partir" en "voyage" intellectuel sans billet retour vers notre réalité tangible ou alors, c'est la "folie" qui guette aux portillons de nos esprits.
La "folie" est-elle une façon de percevoir une "autre" réalité" tangible ou palpable.... ?
Mystère....
Ce qui devient évident par contre, c'est que la psychologie devient un vecteur essentiel à la compréhension de la réalité. La psychologie ou notre conscience d'exister comme la caméra qui permet de capter l'environnement physique et psychologique.
En cherchant un peu sur Wiki je tombe sur un nouveau mot, du moins pour moi : solipsisme
Et qui semblerait en un tour de main expliquer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas, en gros et si j'ai bien compris, en partant de la formule "Je pense... donc je suis (ou j'existe) et en inversant le sens de la phrase j'en arrive à la conclusion que si "Je ne pense pas...donc je n'existe pas"...
Ah...! Ça veut dire que le monde s'arrête de tourner pour moi lorsque je suis mort et qu'il n'y a d'autre réalité que celle que je peux mentaliser...
J'avoue que cette définition me laisse quelque peu pantois. Cela veut dire qu' avant l'émergence de l'homme et de son super cerveau sur notre bonne vieille planète, la réalité n'existait tout simplement pas. Un Tyrannosaure qui arrache la cuisse à un Tricératops, ce dernier n'avait pas lieu de se plaindre puisqu'il n'était pas réel. Mais bon, admettons que nos lointains ancêtres aient des prémices de conscience, assez du moins pour sentir la douleur, la formation des montagnes s'est faite dans le silence le plus total... ou alors expliquez-moi comment un son se produit sans qu'il y ait quelque chose qui n'existe pas le produise. Je n'ose même pas imaginer selon cette logique que la vie s'est déroulée comme un rêve, parce qu'effectivement, il faut bien une tête pour la rêver.
Ce qui m'embête dans cette théorie, c'est cette prédisposition que l'homme a de se prendre pour le centre de l'univers et/ou comme la "machine" la plus aboutie de notre évolution depuis que le big-bang est né, alors que ce que je considère comme étant la mécanique la plus accomplie, c'est bien l'univers lui même.
Cela me rappelle un passage du livre de Barjavel dans la faim du Tigre que je ne peux m'empêcher de retranscrire:
On a calculé que si on réunissait tous les êtres humains vivant sur la Terre, et si l'on parvenait à supprimer le vide de leurs atomes, toutes les particules qui composent l'espèce humaine tiendraient dans un dé à coudre.
Un dé à coudre de particules, et du néant, pour construire trois milliards d'hommes...
Prudence. Ces particules, ceux qui les connaissent le mieux en sont à se demander si elle ne sont pas seulement des parcelles d'énergie en mouvement. Et si elles ne se divisent pas à leur tour, en particules encore plus petites, séparées par du vide, lesquelles particules infiniment plus petites n'ont pas de raison de ne pas être à leur tour composées d' énormément de vide...
Ta femme, ton cœur, ma soupe, ma main, toi même... composés de tourbillons de rien qui ne sont jamais là ? Vanités des vanités, dit l'inconnu de l'Ecclésiaste, tout n'est que vanité. Il a peut-être commencé à le dire en sumérien. Peut-être bien avant Babel le disait-il déjà. Puis en araméen, en hébreu, en grec et en latin :
Vanitas..
dérivé de vanus, qui signifie : VIDE ...

Un dé à coudre empli de tourbillons de rien : c'est l'humanité.
Découpez, en trois milliards. prenez votre part.
Voilà le baigneur ! C'est l'homme. Je .
Moi qui écris ce livre...
Moi qui le lit...
Je suis un trois-milliardième de dé à coudre.
Cet acier dur, c'est du vide, tourbillons, néant.
C'est un couteau zéro. Ma main pareil. Mon cœur non plus... Pourtant, si ma main zéro prend ce couteau de vide et le plante dans ce cœur de rien...
Aïe !...
La vie, la mort, la souffrance ne tiennent pas dans le dé à coudre.

Je ne peux pas réduire l'existence à cette formidable danse des particules sans quelqu'un pour le sentir ou en souffrir, tout comme je ne peux envisager une tête pensante sans tous les éléments qui permettent de la constituer.
Ce qui m'amène à prendre en considération la citation de K.Dick
la réalité, c'est ce qui continue à s'imposer à vous quand vous cessez d'y croire "

ou bien la position de Richard Dawkins qui défini la réalité comme
ce qui vous riposte quand on donne un coup de pied dedans"

et à réunir deux personnages qui ne semblent rien avoir à faire ensemble (l'écrivain de Sci-fi des réalités multiples, multidimensionnelles, schizophréniques et l'éthologiste et théoricien de l'évolution à caractère athée ) autour d'une définition commune.
Je peux même faire le parallèle de cette rencontre fortuite avec l'observation de ce dernier sur les nombres premiers :
... aucune décision arbitraire ne peut empêcher un nombre premier de l'être, ni deux personnes qui n'ont jamais communiqué ensemble et vivent sur deux continents différents de découvrir les mêmes sans jamais s'être concerté.


Autrement dit, pas besoin d'une ou deux têtes pensantes pour qu'une réalité concrète ne s'impose à nous.
Bon, ceci étant dit, je ne peux évidemment pas jeter la thèse solipsiste en son entier comme une chose complètement inutile. Chacun possède sa part de vérité (ou sa part de réel)

(...)


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